Diyanet's June 18 statement (In French)

Diyanet's June 18 statement (In French)

Appel au bon sens au monde Musulman

Les crises sociales, les tensions politiques et militaires ainsi que les conflits attribués aux confessions qui se produisent depuis longtemps dans le monde musulman ont atteint une dimension menaçant irrévocablement la sécurité dans la région voire même dans le monde musulman. En dernier lieu, le climat chaotique qui règne sur l'axe Syrie-Irak, notamment à Mossoul, ont accentué cette tension.

Le monde entier suit avec préoccupation ces développements. Les discours intempérés, les déclarations de guerre, les menaces de destruction des lieux saints, les enlèvements et assassinats annoncent les étapes préliminaires des catastrophes de masse qui approchent. Si les incidents en question prennent de l'ampleur et deviennent irrémédiable, des fission permanentes se produiront inévitablement dans le monde musulman sur le plan humanitaire, social, religieux et confessionnel. 

Nous invitons dans ce contexte chacun à agir communément et dans le cadre des éléments indiqués ci-dessous pour la résolution de cette question. 

L'identité musulmane est au-delà de toute appartenance confessionnelle ou politique. Aucune structure religieuse ne doit laisser les efforts à contenu politique se développer dans le but de troubler la fraternité et l'unité islamiques. Le Coran et la Suna ont immunisé la vie des êtres humains, leur sang, leurs biens et leur honneur. Faire couler le sang d'autrui injustement est également considéré comme le plus grand crime par la religion. 

C'est impossible de diriger une société parvenue à nos jours avec toutes ses différences en 1400 ans d'histoire, à partir d'une structure reposant sur des fondements religieux, confessionnels et ethniques. Personne ou aucun groupe ne peut déclarer la guerre à la croyance, aux valeurs et à la pensée d'autrui. Tout le monde doit avoir le droit de vivre librement et conformément à son acquis historique sur ces terres. Chaque comportement et attitude contraires, seront considérés comme des éléments visant à semer le trouble sur ces terres qui sont le pays du salut et de la sûreté. 

La considération de la différence entre l'Ahl al-Bayt et l'Ahl al-Sunna, apparue au cours de l'histoire, comme des contraires, et le développement d'une stratégie de lutte politique quotidienne sur ce fait sont considérés comme une grande conspiration. L'Ahl al-Bayt et l'Ahl al-Sunna appartiennent toutes deux au prophète Mohammed. Il est inacceptable de juger ces deux éléments conflictuels et de défendre cette idée. 

Il est absolument inacceptable qu'une quelconque communauté ou un groupe musulmans altérisent les autres approches en considérent la leur comme la vérité absolue, les déclarent mécréantes (takfir) ou condamnent à mort ceux qu'ils ont jugés mécréants. Il est impossible qu'une approche légitimant ce genre de pensées puisse être approuvé par l'islam. 

Tous ceux qui se disent musulmans sont dans le cercle de l'islam. Personne n'a le pouvoir d'exclure quelqu'un d'autre de l'islam. Tout comme les structures qui se basent sur le takfir ont été condamnées par les consciences musulmanes dans le passé, ces pensées émergentes seront clairement rejetées par la conscience de la société. La prudence et la sagacité des musulmans qui sont dotés du bon-sens et d'une conscience, ne laisseront pas ces structures prendre racine. 

Une structure fondée sur le massacre de personnes sans défense, des femmes et des enfants qui sont victimes des conflits d'intérêts et sur le déplacement des êtres humains ne peut aucunement être associée à l'islam. 

Les déclarations de l'une des parties concernant les tombes des personnalités spirituelles comme l'imam Ali, l'imam Hussein et Abu'l Fadl Abbas qui sont les aînés de l'Ahl al-Bayt qui étaient à Kerbala et Nadjaf sont absolument inacceptables. En effet, les lieux exceptionnels tels que Nadjaf et Kerbala, les aînés de l'Ahl al-Bayt comme l'imam Ali, l'imam Hussein et Abu'l Fadl Abbas, sont des valeurs éminentes et communes de l'oumma islamique et pas seulement des Chiites ou des Sunnites. 

Il est inacceptable que l'une des parties déclare la guerre à une autre. En effet, le Coran et la Suna n'ont jamais ordonné une guerre légitimant le fait de tuer et de faire couler le sang d'un musulman par un musulman. La plus grande guerre à laquelle tous les musulmans auront aujourd'hui recours, est la guerre contre l'ignorance, le fanatisme et la conspiration. Personne ne peut considérer comme légitime l'oppression d'autrui sous prétexte d'une guerre contre la persécution. 

Les fatwas annoncés individuellement par des érudits et des institutions religieuses dans de tels processus sont très préoccupants. Aujourd'hui, la plus grande mission qui incombe aux érudits est de donner des fatwas sur le rétablissement de la cohabitation dans la paix en prenant en compte les différences linguistiques, religieuses, confessionnelles et idéologiques qui existent dans le monde musulman au lieu des fatwas qui divisent les communautés musulmanes.   De nos jours, les fatwas qui provoqueront une effusion de sang n'ont aucune valeur, ni moins les mots qui n'éteignent pas l'ardeur de la conspiration. Dans le cas contraire, l'ensemble du monde musulman prendrait la tournure d'un milieu criminel et tous les érudits de l'islam deviendraient des complices. Cela ne suffit pas de suivre avec préoccupation la situation. Nous nous devons de déployer des efforts pour éteindre cette ardeur de la conspiration avant qu'elle n'embrase toute une géographie, c'est une grande obligation. 

Les représentants des établissements et organisations religieux des régions en conflits doivent se réunir pour lancer une initiative de résolution basée sur la religion et la morale concernant les zones de conflits notamment en Irak et en Syrie. Une délégation constituée des leaders d'opinion du domaine religieux-spirituel du monde musulman  doivent développer une initiative pour éradiquer la division confesionnelle. Les organisations et établissements religieux qui jouissent d'une qualité internationale ont une mission qui leur incombe. La présidence des Affaires religieuses serait honorée d'agir en tant que pionnier pour un tel effort réunissant les érudits chiites et sunnites du monde entier. 
Nous l'annonçons respecteusement au public.